Distracteur à activation magnétique

Dans certaines situations cliniques, le retard ou l'absence de croissance mandibulaire, impose une chirurgie d'allongement de la mâchoire par un procédé d'allongement osseux progressif appelé distraction ostéogénique (DOG) [1]. La DOG implique l'allongement par étirement du périoste (couche fibreuse externe), des muscles masticateurs, des tissus mous sous-cutanés (muscle peaucier, graisse, peau, gencives) (Figure). La DOG se déroule en 3 phases : (1) fracture chirurgicale (ostéotomie), deux plaques reliées par une vis sans fin, sont placées de part et d'autre du trait d'ostéotomie. Un activateur, permettra l'écartement de ces deux plaques, (2) application d'une force mécanique linéaire (1mm/jour pendant n jours en fonction du nombre de mm d'avancée planifié) ; (3) Phase de consolidation ou le matériel est laissée en place (4mois). Pendant toute cette période l'activateur, reste dans la bouche, pouvant gêner l'alimentation, blesser les muqueuses, être un obstacle à la fermeture buccale, ou être la source d'infection.

"Flambement de structures d'aimants"

Ce projet développé au travers d'une collaboration entre l'ENSTA-ParisTech et l'hôpital Necker-Paris Descartes a abouti à la conception d'un distracteur à actionnement magnétique dans lequel l'activateur est remplacé par un aimant permanent solidaire avec la tige sans fin (Figure). Le mouvement de celui-ci, engendré à distance par un activateur aimanté, entraine alors l'éloignement des plaques. La faisabilité d'un tel actionnement a été testée expérimentalement et avec un modèle simple. Nous avons montré que le couple transmis est compatible avec les forces nécessaires à appliquer telles qu'elles sont reportées dans la littérature [2, A, B].


"Distracteur à activation magnétique"

Cependant au vu du manque de compréhension des phénomènes qui pilotent les contraintes lors de la distraction osseuse, notre objectif est de développer un modèle analytique simple pour représenter les efforts sur le distracteur et de le comparer aux mesures in vivo qui seront réalisées en parallèle au sein de l'hôpital Necker.


  • [A] J. Boisson, H. Strozyk, P. Diner, A. Picard, N. Kadlub, Accepté à J. Cranio-Maxillofacial Surg.
  • [B] J. Boisson, H. Strozyk, L. Cherfa, N. Kadlub, A. Picard, Brevet 2015
  • [1] P. A. Diner, et al, J. Cranio-Maxillofacial Surg. 25, 116 (1997).
  • [2] R. C. Robinson, P. J. O'Neal, et G. H. Robinson, 59, 539, J. Oral. Maxillofac. Surg. (2001).