Les
solutions des équations de la relativité
générale dans le contexte d'un Univers homogène et
anisotrope (Univers de Bianchi) forment un ensemble de problèmes
passionant et suffisament méconnu pour que nous y consacrions
quelques lignes ....
Équations d'Einstein
Les équations
de la dynamique de l'Univers sont classiquement obtenues par
la variation d'une action contenant deux densités de Lagrangien
: L'une
décrit
l'état de courbure de l'Univers et l'autre
décrit l'énergie impulsion présente dans
l'Univers, nous avons ainsi
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(1) |
Le terme , racine
carrée du déterminant de la métrique
considérée.
Dans la
relativité générale d'Einstein, le lagrangien de
courbure
est simplement le scalaire de courbure,
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(2) |
trace du tenseur
de Ricci, double contraction du tenseur de courbure de
Riemann
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(3) |
La
densité de lagrangien de matière dépend
directement de la
nature de celle ci. C'est à partir de
que l'on forme le
tenseur énergie-impulsion
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(4) |
Le minimum de l'action
pour des variations
de la métrique est atteint pour les équations d'Einstein
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(5) |
Sous cette forme elles font apparaître le scalaire de courbure trace
du tenseur de Ricci, on peut aussi les écrire en faisant
apparaître
le scalaire d'énergie impulsion ,
une ligne de
calcul donne
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(6) |
La constante de
couplage est obtenue par limite en champ faible de la
théorie, on trouve
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(7) |
Univers de Bianchi
Soit l'espace
métrique de la relativité générale
(espacetemps), si nous supposons qu'il existe un
référentiel
synchrone, à un instant donné , dans ce
référentiel
synchrone la métrique se décomposera de la façon
suivante
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(8) |
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(9) |
où
est
le tenseur unité complètement
antisymétrique et
le
symbole de Kronecker, est
la composante complètement contravariante d'un tenseur
symétrique
d'ordre 2, et (pour respecter l'identité de Jacobi) le vecteur doit
vérifier
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(10) |
La
décomposition
permet de voir clairement
qu'il existe neuf types distincts d'espaces homogènes en
dimension 3+1.
Six proviennent des 6 degrés de libertés introduits par
les six
composantes indépendantes du tenseur symétrique , et trois des
composantes du vecteur .
Une
spécification plus précise est toujours possible : Le
tenseur
étant symétrique il existe toujours une base dans
laquelle il est
diagonal. Dans cette base, nous aurons
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(11) |
Toujours dans
cette base, et sans restreindre la généralité de
notre propos, la relation
permet de poser
pourvu que
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(12) |
L'énumération
des cas distincts peut alors se faire en considérant
toutes les possibilités de multiplicité algébrique
pour une valeur
propre nulle de , les
différentes signatures de cette matrice et la
condition
Il vient
Une
fois les espaces homogènes classifiés, il est possible
dans chaque
cas d'écrire le tenseur métrique associé et d'en
déduire les
composantes du tenseur de Ricci.
Formulation BKL
(Belinski, Khalatnikov, Lifchitz)
On
peut prouver qu'il existe toujours une famille de fonctions (
,
un temps conforme tel que
et
une fonction
''lapse'' telle que
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(13) |
la dépendance
temporelle de la composante spatiale de la métrique se
diagonalise
On
peut ainsi expliciter les équations d'Einstein : En
considérant que
l'Univers est remplis d'un d'un fluide parfait, de pression de densité
d'énergie et
décrit par un champ de quadrivitesse de composante
covariante au
repos dans le référentiel synchrone
(
)
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(14) |
On
considère généralement que ce fluide est
barotropique.
C'est-à-dire qu'il suit une équation d'état de la
forme
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(15) |
ou
est la constante barotropique. Une telle
relation est très générale et s'applique à
de nombreux fluides
pour peu qu'ils contiennent une phase dominante.
En
considérant une fonction lapse égale au volume de
l'Univers :
(
les
équations de la dynamique de l'Univers
homogène et anisotrope deviennent
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(16) |
ou l'on a
noté
,
,
si
et
Formulation Hamiltonienne
Misner remarque des
la fin des années 60 que la première des
équations
est séparée :
d'un coté des termes dérivés, "cinétique" (),
de
l'autre des termes non dérivés et
.
Le terme
cinétique est une forme quadratique, elle se diagonalise par un
changement
de variable linéaire
dans ces
nouvelles coordonnées les équations d'Einstein de la
dynamique des Univers de Bianchi s'écrivent
et |
(18) |
avec
les produits
et |
(19) |
les constantes
et les vecteurs
dont la projection orthognale sur le plan
laisse entrevoir des
applications géométriques ...
Le billard cosmique
Si l'on se place
dans le vide et
que l'on pose
et
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(20) |
l'introduction
d'un "super-temps"( nom initié par R.
Jantzen)
tel que
permet d'écrire les équations de la
dynamique de l'Univers sous la forme
avec
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(21) |
une sorte
d'énergie potentielle apparaît dans le terme
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(22) |
Il s'agit donc
d'un système hamiltonien à deux dimensions concernant
une particule de masse
repérée par sa
position
, d'énergie totale
et
dont l'énergie potentielle est
.
La
masse et l'énergie de la particule représentant l'Univers
sont
variables
et
Lorsque l'on se rapproche de la singularité, les
propriétés respectives de et
font que la dynamique de
l'Univers homogène et anisotrope sont assimilables à
celles d'une
bille de coordonnées se
déplaçant
dans un billard dont les bandes sont formées par les isovaleurs
de la
fonction
Ces bandes s'éloignent, à
chaque rebond la bille perd un peu de vitesse mais celle ci reste
toujours
supérieure à la vitesse des bandes. Il existe 5 familles
dynamiquement
différentes correspondants aux 5 familles de contours distincts
de la
fonction .